samedi 25 juin 2016

Le(s) Petit(s) Magicien(s) au Théâtre, Saison 2016-2017



 
C’est la saison des programmes nouveaux, des spectacles en bouquets, si alléchants qu’on voudrait goûter à tous !

Il y a bien sûr toutes sortes de spectacles pour lesquels on peut se décider au dernier moment, selon l’humeur, ou la couleur du ciel, ou celle du calendrier.
Par exemple ceux que propose régulièrement Micromégas à Ferney ou la très active MJC de Gex.

Il y a aussi ceux pour lesquels il est bon de réserver à l’avance.
Allez, je vous dis la vérité, je les réserverais à l’avance même si je n’y étais pas obligée. J’aime ces réservations comme j’aime préparer nos voyages ou leurs anniversaires, comme j’aime fêter l’Avent. J’aime les plaisirs doubles d’être anticipés.

En 2016-2017, le Petit Magicien aura six ans, le Joyeux Hobbit en aura trois, je pourrai donc à plusieurs reprises les emmener ensemble au spectacle.

Le Forum Meyrin propose cette année sept spectacles « Famille » (seulement six apparaissent avec le filtre, c'est mystérieux) qui m’ont assez tentée pour que j’investisse pour la première fois dans un « Pass Famille » à 60 CHF. 
Deux d’entre eux sont accessibles dès trois ans (chouette !) :
La Pluie des Mots qui associe une comédienne, de la musique et du théâtre d’ombres (le Petit Magicien aime beaucoup le théâtre d’ombres) pour le conte d’une petite fille du Sénégal qui rêve d’apprendre à lire
et Prends-en de la graine, un spectacle de dresseurs de poules. Oui, de poules ! Avec des photos dans un Poulomaton ! Je vous jure. Je ne résiste pas.

Mais aussi, à partir de cinq ans, le 9e Festival suisse du Cirque de Jeunesse.
Le Petit Magicien a beaucoup apprécié les activités avec un professionnel du cirque, cette année, et il s’intéressera sûrement à ces jeunes artistes de 8 à 25 ans.
Il aura six ans, il aime les contes (comment ça, c’est moi qui les aime ? Quel mauvais esprit !), et il pourra aussi aller voir La Belle et la Bête.

Si vos magiciens sont plus grands, ils pourront aussi admirer le concert théâtral Sacré printemps (celui de Stravinski)  ou Titeuf, le pestacle, « en chair et en mousse » !

On admire, comme toujours, la programmation d’AmStramGram :
d’où Fabrice Melquiot nous écrit de Genève (à qui je voudrais dire que moi aussi, « de temps en temps, je croise le fantôme de Jorge Luis Borges, Nicolas Bouvier ou Mary Shelley » — moi aussi « je les salue » — mais sommes-nous sûrs que, vraiment, « ils ne répondent pas » ?)
Il y a comme chaque année des spectacles enthousiasmants et comme chaque année le Petit Magicien est trop petit pour la plupart d’entre eux. Il grandit, pourtant ! Il faut croire que les spectacles aussi.
Toujours pas d’abonnement, donc, même si j’emmènerai peut-être mes Lutins voir Le P’tit coin,  parce que tout de même, il pose des questions drôlement pertinentes (« Superman, Batman, Spiderman eux aussi font de gros cacas et de p’tits pipis ? Et Barbie, est-ce qu’elle pète ? Et la Reine des neiges ? »)
Chevaucher un tigre, je suis pour aussi (Dormir cent ans, Amstramgram)
(Oui, un jour j’ai raconté la série du Petit Magicien et des Cacas Magiques — il a sûrement oublié — Moi pas.)
Et peut-être, qui sait, en bonne prof de lettres, proposerai-je à l’aîné de découvrir le Mouvement Dada « avec des acteurs-dada et des machines-dada, des costumes-dada, des dada-collages… »

Mais si vos magicien.ne.s ont huit ans, vous pourrez les emmener voir Dormir cent ans, par exemple, qui pose de si belles questions, des grandes, comme « Jusqu’à quel âge cohabiter avec un ami imaginaire ? » ou « Peut-on rencontrer son amoureux ou son amoureuse à l’intérieur d’un rêve ? » (On peut.) 
Ou alors, s’ils n’ont pas froid aux yeux (ni ailleurs), vous pourrez les emmener chasser des fantômes à l’ARCOOP de Carouge. Moi, j’en rêverais. Il faut dire que j’ai (plus de) huit ans.
Et même, pour poursuivre sur cette belle lignée, vous pourrez les emmener passer une nuit au théâtre. Pour de vrai. 
Je vous le disais : AmStramGram, c’est magique.


Si vous êtes prêt.e à un peu de trajet (ou si vous habitez en Haute-Savoie), il y a bien sûr Châteaurouge, à Annemasse. Nous y allons chaque année, malgré la distance.
Je vais sans doute me laisser tenter par L’ours qui avait une épée : nous avons lu le très bel album  qui a donné naissance au spectacle, et il est accessible à mes deux Diablotins.

Vous pourrez aussi y expérimenter un spectacle sur la vie des chats (dès 3 ans),
ou une histoire d’Inuits et d’aurores boréales qui me tente bien (pas seulement parce qu’il y a des Inuits dans ma dernière histoire…)
ou y voir danser la Belle, parce que, décidément, j'avoue, j’aime les contes de fées et leurs réécritures (mais vous le savez aussi, cela, si vous me connaissez) 

 Puissent-ils découvrir cette magie-là, celle de la scène, du spectacle vivant, de la vie suspendue le temps de l'illusion. C'est une belle, forte magie. Une qui vit.

mardi 8 décembre 2015

Etre Parent, c'est Avoir Peur



Je n’ai pas écrit sur le blog, ces derniers temps. Pourtant nous avons fêté Halloween, et les deux ans du Joli-Hobbit. Pourtant nous avons commencé avec enthousiasme, comme chaque année, notre calendrier de l’Avent.

Mais je n’ai pas écrit tout cela. Parce qu’elle est bien sombre, cette fin d’année 2015.
Et parce qu’être parent, il faut bien que je l’écrive une fois, c’est avoir peur.

Qu’on ne se méprenne pas : je ne suis pas une mère spécialement angoissée. Je ne m’inquiète pas pour l’école, ni pour la cantine, ni si je les perds de vue parce qu’ils courent de l’autre côté de la colline, ni même s’ils ont 40 de fièvre. Je ne cours (presque) jamais aux urgences. Je n’ai pas peur que leurs camarades les harcèlent, que leur maîtresse les persécute, ni même que leur école se fasse attaquer.

Non.
J’ai peur qu’ils grandissent dans un monde trop noir, trop chaud, trop pollué.
Dans un monde triste et violent, un monde où les gens se replieront sur eux-mêmes, auront peur de leurs voisins.
Un monde en guerre.
Un monde sur lequel il ne neigera plus — eux qui aiment tant creuser l’hiver des tunnels dans la neige haute avec leur Papa.

J’ai peur qu’ils grandissent dans un monde pire que le nôtre. C’est ça, voilà, qui est affreux. Mes parents sont de la génération de 68. Ils ont cru pour leurs enfants à un monde meilleur. Moi, je ne peux plus.
Je ne peux plus qu’espérer de toutes mes forces un monde qui ne soit pas trop pire, et me torturer d’impuissance.

Je vote, oui, je signe des pétitions, je recycle mes poubelles, je donne de l’argent aux mendiants dans la rue, je donne de l’argent aux enfants d’Afrique et aux réfugiés de Syrie. J’enseigne, ce que je peux, j’essaie d’enseigner le contraire de la peur et de la haine.
Mais ce n’est rien, tout ça.
C’est tellement dérisoire.
Je voudrais faire plus, il faudrait faire plus, tellement plus.

Mais je me retrouve à serrer les dents, serrer les poings.
Et j’ai terriblement peur. Pour eux, mes Très-Aimés, mes Si-Fragiles-Encore. Et le monde où ils vivront demain.

mercredi 16 septembre 2015

Les Cinq Ans du Petit Magicien (2) : Secrets Dévoilés !


Si vous avez manqué le récit de l’histoire et de son déroulement, c’est ici.

Pour réaliser ce conte, il nous a fallu…

Un gâteau
Vous pouvez trouver partout sur le Web de sublimes gâteaux représentant la maison en pain d’épices d’Hansel et Gretel, la Belle au Bois Dormant endormie sur son lit, un buste de la Méchante Reine… Ce n’est pas dans mes cordes.
Le livre de contes est facile à réaliser puisqu’il n’y a rien a sculpter.
Il suffit de cuire son gâteau dans un grand moule rectangulaire et de le décorer. Pour cela, j’ai utilisé de la pâte d’amandes marron pour le cuir, blanche pour les pages, rouge pour le signet, et de la pâte à sucre dorée pour le fermoir, le tout chez Alice Délice. Pour les clous dorés de la tranche, j’ai utilisé ces confettis chocolatés.
J’ai écrit le titre avec ce pinceau alimentaire de chezBetty Bossi (oui, c’est suisse — c’est de l’acculturation, et le Papa du Magicien, le vrai Suisse, me taquine.)
Les pierres précieuses sont des Dragibus.

Des pommes d’amour
Cela me semblait indispensable pour la Méchante Reine et j’ai donc appris cette technique.
Ce n’est pas très compliqué, mais c’est long.
J’ai utilisé :
- des bâtons  de glace (ça tombe bien, il m’en restait des fairy doors de l’an dernier)
- des pommes. Fermes, intactes, pas trop grosses.
- du sucre
- du sirop d’agave (à la place du corn syrup de la recette originale américaine)
- du colorant alimentaire rouge
- et une spatule-thermomètre. C’est vraiment indispensable puisqu’il s’agit de faire monter la température du mélange jusqu’à 143-154° Celsius (290 à 310° Fahrenheit). C’est cela qui est extrêêêmement long.
Mais c’est beau !
 
Des gemmes en chocolat
L’or noir, vous disais-je !
Il suffit pour cela d’un moule à chocolats en formes de joyaux.

Des coffrets
J’aurais voulu bricoler des wagonnets de mine mais n’en ai pas eu le temps le courage.
Je me suis donc rabattue sur des coffres de chez Maisons du Monde qui nous resserviront sûrement.
Des paniers
Pour les Petits Chaperons Rouges, bien sûr ! Le mini-panier de pique-nique semble à la mode dans les boutiques de décorations de mariage. J’ai choisi un modèle assez grand chez Décorations de mariage (modèle medium) pour pouvoir caser dans chacun : un mini-pot de confiture de la fromagerie voisine, une grosse madeleine et une petite bouteille contenant du sirop… saveur pomme d’amour, bien sûr ! (aussi chez Alice Délice)

Des costumes
La barbe !
L’avantage d’avoir des loisirs comme les nôtres, c’est que nous disposions tous d’une bonne base de costumes. Nous avons seulement investi dans une perruque noire, un masque de loup pas trop effrayant et des barbes de nains.
Mais les costumes les plus appréciés furent sans conteste les barbes et bonnets des enfants, réalisés au crochet par la merveilleuse boutique Etsy SugarBoogerz.
Ils ne voulaient plus les quitter !
Détail appréciable : les barbes sont amovibles, afin de pouvoir porter le bonnet dans des circonstances, disons, plus mondaines.

Un Miroir Magique
Réalisé par le Papa des Magiciens pour un effet délicieusement effrayant (ou effrayant tout court : nous nous sommes presque fait peur en le testant, et il a fallu un Miroir très, très jovial pour diminuer l’impact terrifiant sur les enfants)
Prenez une plaque de plexiglas bien transparent, appliquez dessus un film « miroir sans tain » à l’aide d’un pulvérisateur d’eau savonneuse, construisez un cadre en mousse et latex, et voilà ! Nous avons placé le Miroir dans l’embrasure entre deux pièces obscures, placé derrière une maman-comédienne secrète. Il suffisait qu’elle illumine son visage à l’aide d’une lampe pour « apparaître » soudain dans le Miroir et parler aux enfants.
 
De la décoration de table
A défaut de trouver de la vaisselle illustrée qui me plaise sur le thème des contes de fées, j’ai opté pour les couleurs de Blanche-Neige : tout en noir, rouge et blanc, avec gemmes (de Nains), pétales et guirlandes de roses (pas roses) pour compléter l’ambiance. J’ai tout acheté chez Vegaoo Party

Vous savez tout !
Et pour l’an prochain ? J’ai déjà une idée…
Mais je commence à me demander comment je pourrai organiser DEUX fêtes de ce genre par an à partir des trois ans de Beau-Dodu… qui de surcroît tombent à une date peu propice aux activités en extérieur.
Et l'Anneau ? The One Ring, of course !

dimanche 13 septembre 2015

Le Petit Magicien A Cinq Ans : le Conte


Pour ses trois ans, un monstre était venu dérober le gâteau (et il nous parle encore souvent de ce terrible Chapuzieux !)
Pour ses quatre ans, nous avions capturé un lutin et réalisé grâce à lui une extraordinaire potion sucrée.
Pour ses cinq ans, nous pouvions espérer un anniversaire calme. Que nenni !

Voici donc les événements qui se sont déroulés lors des cinq ans du Petit Magicien.

Détonation, panache soudain de fumée bleue sur la route, c’est le signe que la Fa¨rie recommence à déborder sur notre monde. Et en effet, une princesse un brin ahurie et surtout très fatiguée apparaît sur le chemin, un panier à la main. Elle révèle son identité aux enfants, entre deux bâillements. C’est la Belle au Bois Dormant ! Mais elle a sommeil, sommeil ! Personne n’aurait une tasse de café bien noir ? C’est que cette histoire de baiser de prince a ses limites, au bout de quelques mois, au mieux quelques années, paf ! Elle recommence à s’endormir à tout bout de champ !
Mais elle a un plan. Et d’ailleurs, c’est pour ça qu’elle a rendez-vous avec le Petit Chaperon Rouge. Mais où est-il, ce Chaperon ? Nulle part à l’horizon ! C’est très ennuyeux. Avec le Chaperon, et le Loup (rassurez-vous, il n’est pas si méchant quand on le connaît) elle prévoyait d’aller demander l’aide d’une spécialiste ès maléfices et sommeils définitifs : la Reine de Blanche-Neige. Non, non, je vous assure, elle s’est rangée, elle est beaucoup moins méchante.

La Belle au Bois Dormant s’en va se coucher, vaincue par le sommeil, et le Chaperon Rouge n’arrive toujours pas.
Nos six petits héros, paniers de pique-nique en main, s’en vont donc vaillamment mener la quête à leur place. Ils entrent dans la forêt et chantent : « Promenons-nous dans les bois / Tant que le Loup n’y est pas / Si le Loup y était / Il nous mang… » Mais non voyons ! Est-ce que vous voulez vous faire manger ? « Si le Loup y était / Il nous aiderait ! »
Et le voilà, le Loup, tout de noir vêtu, un peu inquiétant, un peu vaurien, mais bon bougre au fond et prêt à remplir sa part du marché et à guider les enfants vers la Plus-Si-Méchante Reine.
« Seulement voilà, leur explique-t-il, je doute qu’elle nous donne l’antidote gratuitement. Il faudrait lui trouver un cadeau en échange. Pour ça, le mieux est de consulter son propre Miroir Magique. C’est le seul à savoir vraiment ce qu’elle veut. »

Et en effet, la Reine les reçoit assez mal. Elle les traite de microbes, et leur problème l’agace, tout ce qu’elle veut c’est retourner à ses exercices de chant. Le chant est son hobby du moment, il faut bien se distraire quand on veut se désintoxiquer du Mal.
Les enfants, malins, lui apprennent une ou deux nouvelles chansons pour son répertoire. Elle ne les connaissait pas, la pauvre vieille Reine, elle en était restée à Mozart. La voici donc qui vocalise sur « Petit escargot » et « L’araignée Gypsie », pendant que les enfants, toujours guidés par le Loup, se faufilent à l’intérieur.
Dans l’obscurité, ils se retrouvent face à un grand Miroir, où un visage se dessine et leur répond ! Il leur suggère d’aller dérober dans la mine des Nains un Anneau de pouvoir dont la Reine a grand désir. Contre cet Anneau, elle donnera certainement l’antidote.

Le Loup est plein de ressources : il sort de sa besace six fausses barbes et bonnets de nains pour déguiser les enfants. Ainsi métamorphosés, ils se dirigent vers la mine où deux Nains travaillent. D’arrache-pied. Depuis des siècles. Du coup, ils ne sont pas mécontents qu’on leur envoie de la relève pour leur permettre une pause café. Mais attention, que les recrues se contentent de creuser, hein ! Personne ne touche aux coffres. Non, pas à celui-ci, qui contient le précieux or noir. Ni celui-là, plein de gemmes brutes. Et encore moins celui-là, avec les gemmes taillées et produits manufacturés.

Très intimidés, les enfants finissent par arriver à dérober l’Anneau et à s’enfuir, poursuivis par la colère des Nains. Ils en sont réduits à leur jeter les madeleines de leurs paniers.
Les voici à nouveau près de la Reine, et ils ont l’Anneau.
Mais… se demande l’aînée des enfants… est-ce vraiment une bonne idée de le lui remettre ?[1]
Elle s’y décide finalement, à contrecœur, et la Reine leur confie en échange l’antidote. C’est une pomme. Rouge, brillante, mais pas du tout empoisonnée, promet-elle.
Les enfants s’en emparent, à demi-convaincus, mais un obstacle imprévu surgit.
C’est le Lutin de l’an dernier, qui aime tant les pommes, et a senti de loin le fumet magique de celle-ci. Il leur faut déployer des trésors de persuasion pour éviter qu’il ne la dévore.
 
Enfin, ils retrouvent la Belle au Bois Dormant, qui dort au bord du lac. Un baiser du Petit Magicien, une bouchée de pomme, et la voici réveillée pour de bon. C’est peut-être bien Maman.
Tant il est vrai qu’on raconte rarement la fin du conte, mais qu’elle a eu deux beaux enfants.

Tout le monde se remet de ses émotions. La table est aux couleurs de Blanche-Neige, mais les pommes ne sont décidément pas empoisonnées, et le gâteau promet mille autres contes.
 
A suivre : les secrets de réalisation !

Photos : Cécile de Papier Bonbon,  et la Maman de la Maman des Magiciens




[1] Nous avons beaucoup admiré sa sagesse, avant de réaliser que ce qui la gênait surtout, c’est de se séparer de l’Anneau… Comme quoi.

mardi 14 juillet 2015

Ce Que Sont Devenues Nos Histoires du Soir



Au début, nous inventions des histoires dont le Petit Magicien (parfois Petit Chevalier) était le héros. Soir après soir. Vous allez rire, mais c’était une terrible pression. Souvent je paniquais à l’approche du soir en réalisant que je n’avais pas d’idée.
Ce sont pourtant de bons souvenirs : Le Loup dans la Lune, la série des Cacas Magiques

Et puis, le Noël qui suivait ses trois ans, un mois après la naissance de Beau-Dodu, notre maison du Jura a été frappée par la tempête, comme une bonne partie de la France. Plus d’électricité, cela signifiait fort peu d’éclairage et de chauffage. Ce soir-là, nous avons donc pris le parti de raconter l’histoire non pas près de son lit, mais dans le seul endroit chaud et lumineux de la maison : près de la cheminée.
C’est, bien sûr, le meilleur endroit au monde pour raconter des histoires.
Mais cela signifiait que j’avais pour public toute la famille : le Papa du Magicien et les deux Grands-Mères. J’ai donc choisi de raconter le début de Bilbo le Hobbit. Je n’avais pas le livre avec moi, mais je le connais quasiment par cœur.
J’ai continué le soir suivant.
Et ainsi de suite.
Et, même avec de l’électricité, sans tempête et sans feu de cheminée, il en est toujours ainsi.

Depuis, outre Bilbo, j’ai raconté les trois premiers tomes de Harry Potter (deux fois), trois tomes de Narnia, les deux premiers des Chroniques de Prydain de Lloyd Alexander, les trois premiers Tiphaine Patraque, ainsi que, toujours de Terry Pratchett, Le fabuleux Maurice et ses rongeurs savants (et aussi Le Père Porcher, parce qu’il a beaucoup insisté.) J’ai raconté les trois premiers tomes du Magicien d’Oz de L. Frank Baum, Le château de Hurle de Diana Wynne Jones et je raconte en ce moment sa suite, Castle in the Air. 

Je recommande hautement tous ces livres (même si l’intertexte biblique de Narnia est un peu lourd pour nous autres lecteurs adultes, il ne diminue absolument pas le plaisir du Petit Magicien.)

Je me suis régalée. Le Petit Magicien et son Papa aussi, ainsi que nos auditeurs occasionnels qui, se trouvant avec nous le soir, ont hérité de cette coutume familiale.
« Est-ce qu’il.s/elle.s va/vont écouter l’histoire ? » est devenue une question récurrente du Petit Magicien.
Je me régale parce que j’aime les histoires, parce que j’aime raconter, et parce que c’est devenu un vrai moment de partage familial.
Nous parlons de ces histoires, d’autant plus que le découpage en chapitres permet du suspense, des questions non résolues, permet aussi de vivre plus longtemps avec les personnages. Les Nac Mac Feegle ont complètement intégré l’imaginaire du Petit Magicien, par exemple. Sirius Black et Gwydion sont passés au rang de ses protecteurs.

Je pourrais lire les chapitres, bien sûr, au lieu de les raconter. Cela m’oblige à relire pendant la journée le chapitre à venir, afin qu’il soit frais dans ma mémoire le soir.
Mais : le conte, l’oralité participent de la magie. Et me donnent plus de liberté : je coupe ou développe selon l’état de fatigue du Petit Magicien, j’ajoute parfois une plaisanterie, j’intègre ses questions dans le récit (« Comment est-ce qu’ils m’entendent, dans l’histoire ? » demande-t-il alors.)
Cela me permet aussi d’utiliser des histoires dont la traduction française n’est peu ou pas disponible !

A suivre. J’ai toujours aimé les romans-feuilletons.

samedi 27 juin 2015

Les Petits Magiciens au Théâtre, Saison Trois

En 2014-2015, notre spectacle préféré fut Antoinette la poule savante de la Compagnie In-Sense à ChâteauRouge. Un beau et poétique spectacle musical, écrit et mis en musique par Isabelle Aboulker.avec des chansons aussi appréciées des adultes que des enfants, ce qui est sacrément rare ! Nous avons acheté le CD à la sortie et continuons de beaucoup l'écouter dans la voiture, et même de le chanter en choeur, en français ou en anglais — avec la prononciation TRÈS approximative du Petit Magicien.
Vous pouvez en juger sur YouTube et aller le voir si le spectacle passe près de chez vous. Ou acheter le CD, par exemple ici.
Barbe-Neige et les sept petits cochons…
Pour 2015-2016, voici les spectacles qui me tentent. Le Petit Magicien aura cinq ans, Beau-Dodu en aura deux fin novembre. (Oui, il faut vraiment que je lui trouve un autre surnom. Moins traumatisant pour sa vie d'adulte. J'accepte vos suggestions.)

A Châteaurouge (Annemasse), nous irons sans doute voir Chauve-Souris. Pas seulement parce que nous avons admiré hier une vraie chauve-souris sur le mur des voisins. Ni parce que nous aimons Batman.
Un chauve-souriceau vivant la nuit, rencontre une autre chauve-souris qui, elle, vit le jour. Cette différence les rapproche. Un évènement va les obliger à un départ précipité.
Ensemble, ils vont affronter bien des dangers et partager des aventures qui vont les pousser, au-delà de leurs différences, à vivre ensemble. Le spectacle s’inspire du mode de vie des chauves-souris et dévoile un univers fantastique. Basé sur une écriture de cirque chorégraphique, le dialogue des corps se déploie, la scénographie-agrès leur permet de s’exprimer dans les airs avec aisance tout comme cet animal insaisissable. Sur scène un acrobate suspendu évolue dans les airs et révèle l’étrange beauté de cet animal méconnu.
Un spectacle qui va vous mettre la tête à l’envers !
C'est le mercredi 18 novembre à 14h30, conseillé dès 4 ans.

Nous irons sans doute aussi à Super Elle. Pas seulement parce que je suis féministe et que j'aime les super-héros… si, d'accord, essentiellement pour ces raisons-là. N'empêche:
Chaque minute de la vie des enfants est une aventure à elle seule. Lisa n’échappe pas à la règle.
Développant la technique du livre animé, Fatna Djarha explore l’univers de l’enfance à travers la figure du super-héros, à l’âge où le détournement par l’imaginaire permet de mieux affronter les réalités effrayantes ou douloureuses.
A la première page, Lisa reçoit un cadeau d’anniversaire. A la dernière page, on apprend qu’elle commence l’école. Entre ces pages, le temps de la fantaisie et du possible se déroule.
Lisa sera la reine du monde un certain temps, un temps court, qui se terminera, afin de pouvoir passer à l’étape suivante, au rythme des pages tournées.
Comme c'est en décembre et conseillé dès deux ans, je pourrai y aller avec les deux Petits Magiciens!


Il y aura aussi, bien sûr, Barbe-Neige et les sept petits-cochons au bois dormant, dont le titre suffit à vous faire comprendre de quelle réjouissante relecture des contes de fées il s'agit.
Prenez les contes pour enfants, secouez, mélangez et hachez menu ce qu’ils véhiculent d’attendus, de clichés, de conformisme, de bienséance. Le mélange est savoureux. De Cendrillon à Blanche- Neige, de Barbe-Bleue au Chaperon Rouge, en passant par toutes ces romances qui finissent bien et tracent au passage des conduites de vie immuables, la chorégraphe n’omet aucun des personnages devenus familiers que se transmettent les époques.
Sur le plateau, les danseurs revisitent les fables en brassant les styles : hip-hop, classique, acrobatie et pure invention sont au service d’une danse débridée. Cendrillon ne retrouve pas sa pantoufle, Blanche-Neige a la peau noire, le Chaperon Rouge aime le Grand Méchant Loup…
Sur des airs de Paganini, huit danseurs hip-hop de haut vol cavalent dans la forêt des contes pour une relecture hors des sentiers battus entre danse, mime et théâtre, pour le meilleur et pour le pire.
Un vent salvateur souffle sur la scène livrée à la fantaisie d’une satire hilarante.
… mais nous irons le voir au Grand Théâtre. Parce que nous sommes bobos et que nous aimons payer plus cher non, tout simplement parce que les programmes du Grand Théâtre sortent BEAUCOUP PLUS TÔT que ceux de Châteaurouge et que nous avons déjà réservé nos billets. Comme quoi, ça ne paye pas toujours d'être un early bird

Au Forum Meyrin, nous irons sans aucun doute voir les Contes chinois le mercredi 2 décembre. Nous connaissons déjà le conte du Prince Tigre (vu justement à Meyrin, en ombres chinoises) mais nous serons ravis de le revoir sous une autre forme et de découvrir Le Cheval magique. Dès 5 ans.
C’est un pur moment de grâce. Un théâtre d’illusions et d’ombres chinoises qui se joue autant de la fiction que de la réalité. Sur la base de deux contes de Chen Jiang Hong, le metteur en scène François Orsoni exerce avec brio et vidéo ce qu’il appelle son « art de faire ». Le Prince Tigre s’inspire directement des illustrations du livre de Chen. Chacun des tableaux est projeté sur un écran et la scène devient une sorte de livre ouvert avec des pop-up géants jaillissant du sol. Les images qui défilent racontent l’histoire de Wen, jeune garçon sacrifié pour apaiser la colère d’une tigresse.
Avec Le Cheval magique de Han Gan, on suit le parcours d’un enfant qui dessine des chevaux enchaînés, comme si sa vie en dépendait. Pour cette seconde partie, Chen Jiang Hong entre lui-même en scène et agit directement sur la narration en dessinant l’action à l’encre de Chine. Son trait devient le moteur du récit et les images sont fabriquées en direct. Certains dessins sont précis, d’autres sont de simples esquisses. La magie opère. On navigue allègrement entre illustration figée et dessin animé, passant du théâtre d’ombres à la lumière. Quant au dessinateur, à la narratrice et au musicien, ils agissent comme des passeurs d’émotions, gardiens du temps qui passe et de ce récit qui s’épanouit soudain en trois dimensions.
Peut-être me laisserai-je aussi tenter par Voyage avec les oiseaux.
Johnny Rasse et Jean Boucault sont «chanteurs d’oiseaux», deux drôles de zoziaux qui font du cri du merle ou du gazouillis de la fauvette un genre musical à part entière. Reconnus internationalement comme de grands imitateurs de chants d’oiseaux sans appeaux, ils maîtrisent un répertoire de milliers de sonorités des cinq continents: bulbul des jardins, vanneau téro, aigle pêcheur, engoulevent du Mozambique, courlis, rossignol philomèle ou encore chevalier gambette… Sur des chefs-d’oeuvre musicaux dans lesquels se nichent des chants et sifflements des quatre coins du monde, nous sommes donc invités à un voyage entre musique et nature, une sorte d’ode à la diversité qui transformera la scène de Meyrin en une singulière forêt. Le genre de promenade où l’on ne sait jamais quelle surprise nous attend, au détour d’un taillis ou au coin du bois.
Beau-Dodu est obsédé par les oiseaux, mais sera trop petit : ce spectacle est proposé dès trois ans.

A l'Esplanade du Lac (Divonne), les réservations sont déjà ouvertes !
Nous irons voir Chaussette, le mercredi 21 octobre, avec les deux loupiots, puisque c'est un spectacle de 0 à 6 ans.
Une chaussette a disparu! Non!
Cette fois sa sœur jumelle ne rejoindra pas la boite des chaussettes seules... De la cave au grenier, de la cuisine à la chambre à coucher, les balais et autres brosses vont s’animer et tout faire pour la retrouver!
« Chaussette » est une épopée sonore, une danse d’objet, une ronde colorée dans une maison devenue le théâtre d’un quotidien qui bascule. Et qui sait, elle est peut-être dans votre soulier...
Comme chaque année, le programme d'Amstramgram (Genève), me fait saliver en vain, puisque ces spectacles passionnants s'adressent à des enfants un peu plus grands.
Münchausen, Cyrano caché dans un buisson de lavande, une symphonie pour les extraterrestres, Noël annulé cette année (non !?), Blanche-Neige ou la chute du mur de Berlin… bref, courez-y, si vous pouvez.

Je ne suis jamais encore allée au théâtre de marionnettes de Genève, mais leur programmation de cette année me tente bien :
J'irai peut-être au Ciel des Ours, en novembre, dès 4 ans, où des ours permettent d'évoquer "des thèmes forts : naître, grandir, découvrir et se confronter à l’au-delà." et/ou au Roi Tout Nu, une fable bien sûr inspirée par Les Habits neufs de l’Empereur, d'Andersen (en décembre, dès 4 ans).
Ils proposent des spectacles pour tous les âges (même 16 ans).

samedi 25 avril 2015

Fêter Pâques, en attendant

L'Arbre à Œufs

Pâques est une fête qui me pose problème.
Pas un grave problème, mais je peine à lui trouver un sens et une cohérence dans mon Imaginaire. Quelle discordance entre la solennité de cette immense fête chrétienne, celle qui fonde et justifie tout le Nouveau Testament, et la joyeuse futilité du Lapin et des Œufs en chocolat !
Je n’ai pas le même problème avec Noël : l’Avent, la Nativité, les chandelles allumées, la lumière contre les ténèbres, la fête du Don et des Visitation… il y a une vraie atmosphère à tout cela, et je parviens à parler à la fois des Anges et des Lutins, du Père Porcher… pardon, du père Noël et des Rois Mages.

Les favor boxes lapins de Cécile @PapierBonbon
Contentons-nous de dire, pour l’instant, que cette fête de la Résurrection est celle de la Reverdie, et célébrons le printemps, comme à la Saint-Patrick.

Cette année, nous avons profité des adorables boîtes lapins de Cécile sur Papier Bonbon, idéales pour la Chasse aux Œufs, le temps fort de toute fête de Pâques avec de jeunes enfants.

Nous avons, bien sûr, fait des chocolats — maintenant que j’ai découvert la facilité de l’entreprise, je ne m’arrête plus ! J’ai bien entendu oublié de les prendre en photo — dommage, car le tempérage a bien fonctionné : ils sont restés brillants pendant des jours et des jours (jusqu’à ce que nous les ayons tous dévorés, en fait.)
 A défaut, voici les deux moules que j’ai utilisés :

Je les ai achetés chez Alice Délice mais on les trouve aussi chez Creavea.

Nous avons aussi peint des œufs en famille. Pas de vrais œufs, cela me paraissait dangereux avec un
Petit Magicien de quatre ans. Des œufs en plastique Artemio, légers, incassables, avec ficelle intégrée pour les suspendre.
Nous avons utilisé des crèmes de couleur Pébéo comme bases et des marqueurs Graph'it Shake Créatif pour les décorer. Le résultat n’est pas très artistique (je rappelle que le Petit Magicien a quatre ans et demi) mais nous nous sommes bien amusés. Je suis particulièrement contente des Graph'it Shake : très faciles à utiliser pour un rendu beau et brillant.
Ceux-là sont les oeufs peints en famille (vous auriez deviné…)

Enfin (surtout ?) nous avons réalisé un Arbre à Œufs, pendant de l’Arbre de Noël. Le Papa des Magiciens nous a coupé deux belles branches et le Petit Magicien et moi y avons suspendu des œufs. De vrais œufs, cette fois, peints par une grand-tante.
Ne restait qu’à le placer hors de portée des petites mains de Beau-Dodu.
Nous en avons été enchantés et je crois bien que c’est le début d’une tradition familiale. Nous pourrons y ajouter nos propres œufs. Quand ils seront plus… moins… bref, dans quelques années.