Digression intime.
La plupart de mes lecteurs étant des amis, ils savent que la Maman attend pour l'automne un Second Petit Magicien. Disons : un Tout Petit Magicien.
La plupart d'entre eux savent aussi à quel point une seconde grossesse est différente de la première.
Retour sur expérience : je suis de ces chanceuses qui ont adoré leur première grossesse.
Bien sûr, il y avait ces quelques handicaps mineurs : ce moment du premier trimestre où l'on s'endort dès 20h30, abandonnant notre Compagnon dépité ; ces périodes où l'on pleure pour un rien (casser une assiette ou marcher sur la patte d'un chat) ; cette maladresse soudaine d'enfant qui ne sait pas, ne sait plus, où se trouve son centre de gravité. Je me souviens avec amusement de la première fois où j'ai émergé, enceinte, d'une piscine. J'étais persuadée de traîner après moi quelque entrave. Mon pied, à l'évidence, avait dû se prendre dans un cordage. Puis j'ai compris qu'il s'agissait simplement du retour en gravité normale.
Mais pour le reste, je n'ai souffert d'aucun problème particulier, j'ai aimé ce nouveau rapport avec mon corps, ce rythme intérieur qui se superposait au mien, à tous les miens, et ces temps suspendus passés dans cette étrange non-solitude. J'ai aimé parler au Petit Magicien à naître, le sentir remuer, lui chanter des chansons, lui lire des histoires. J'ai aimé les préparatifs de la chambre, la constitution de la liste de naissance, les choix simples à effectuer et même les démarches à accomplir. J'ai aimé l'attendre.
On m'avait dit, bien sûr, que "chaque grossesse est différente, attention". Qui le croit vraiment avant d'en avoir fait l'expérience ? Surtout, on ne dit pas assez à quel point une deuxième grossesse est différente d'une première.
Bien sûr, il y a les raisons physiologiques: j'ai expérimenté, cette fois, quatre mois de nausées.
Mais il y a surtout les raisons pratiques qui deviennent trop aisément psychologiques.
Confrontée en permanence à un Petit Magicien de presque trois ans, adorable mais exigeant, quel temps me reste-t-il pour celui à naître ? Soyons honnête : quasi aucun.
C'est à l'aîné que je raconte des histoires, que je parle, que je chante des chansons, que je consacre mon attention et mon énergie. C'est le rythme de l'aîné qui dicte le mien.
Et c'est terriblement frustrant. Culpabilisant, en plus, doublement. Car l'on culpabilise vis à vis de l'aîné (de ne plus le porter dans nos bras, d'être plus vite fatiguée, plus vite irritable) — et aussi vis à vis du bébé (de ne pas lui accorder ce temps, cette attention, dont le premier à bénéficié avant même de naître.)
Mais vous savez tout cela. Vous avez eu deux enfants, pour la plupart.
Et si ce n'est pas encore votre cas, je n'ai guère de solution à proposer. Seulement des conseils de bon sens, que vous avez sûrement lus partout ailleurs.
- Faites-vous aider. Vous vous souvenez d'avoir eu besoin d'aide après la naissance, cette fois il vous en faut avant. Si vous avez la chance, comme moi, d'avoir des Grands-Mères Magiciennes à proximité, profitez-en pour leur confier l'aîné. Sans culpabiliser.
- Ne sacrifiez pas la préparation à l'accouchement. Je sais, vous pensez n'en avoir aucun besoin. Peut-être avez-vous déjà trouvé cela fastidieux la première fois. Mais c'est une occasion de vous réserver des moments consacrés au bébé, sans l'aîné.
Certes, la préparation traditionnelle n'a sans doute pas besoin d'être répétée. Variez les approches.
Pour le Petit Magicien, nous avions essayé et apprécié l'haptonomie. C'est une technique que je recommande vraiment, et qui a l'immense avantage d'associer systématiquement le papa. Mais la praticienne est loin de notre domicile et cela semblait impossible cette fois, avec nos nouvelles contraintes (horaires de nounou et autres).
J'avais aussi apprécié l'aquagym pour femmes enceintes aux Thermes de Divonne, mais il n'a lieu que le jeudi après-midi, horaire où je travaillais cette année. Nous verrons mon nouvel emploi du temps en septembre pour les derniers mois (mais soyons honnête à nouveau: quand on est prof à plein temps avec un jeune enfant, on ne peut guère se permettre de s'accorder une après-midi de congé ! Tous les moments sans le Petit Magicien doivent être exploités pour préparer et corriger.)
Je me suis donc repliée cette fois sur la sophrologie grâce aux séances proposées par Le Jardin des Possibles à Ferney. J'ai apprécié ma première séance, le fait qu'elles soient enregistrées sur clé USB pour pouvoir se les repasser à la maison (hum : si on en trouve le temps) et le fait que le papa soit requis pour deux séances. A suivre.
Et ? Rien d'autre, pour l'instant.
Le Tout Petit Magicien bouge de plus en plus et c'est bien : il se rappelle à moi.
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