mardi 8 décembre 2015

Etre Parent, c'est Avoir Peur



Je n’ai pas écrit sur le blog, ces derniers temps. Pourtant nous avons fêté Halloween, et les deux ans du Joli-Hobbit. Pourtant nous avons commencé avec enthousiasme, comme chaque année, notre calendrier de l’Avent.

Mais je n’ai pas écrit tout cela. Parce qu’elle est bien sombre, cette fin d’année 2015.
Et parce qu’être parent, il faut bien que je l’écrive une fois, c’est avoir peur.

Qu’on ne se méprenne pas : je ne suis pas une mère spécialement angoissée. Je ne m’inquiète pas pour l’école, ni pour la cantine, ni si je les perds de vue parce qu’ils courent de l’autre côté de la colline, ni même s’ils ont 40 de fièvre. Je ne cours (presque) jamais aux urgences. Je n’ai pas peur que leurs camarades les harcèlent, que leur maîtresse les persécute, ni même que leur école se fasse attaquer.

Non.
J’ai peur qu’ils grandissent dans un monde trop noir, trop chaud, trop pollué.
Dans un monde triste et violent, un monde où les gens se replieront sur eux-mêmes, auront peur de leurs voisins.
Un monde en guerre.
Un monde sur lequel il ne neigera plus — eux qui aiment tant creuser l’hiver des tunnels dans la neige haute avec leur Papa.

J’ai peur qu’ils grandissent dans un monde pire que le nôtre. C’est ça, voilà, qui est affreux. Mes parents sont de la génération de 68. Ils ont cru pour leurs enfants à un monde meilleur. Moi, je ne peux plus.
Je ne peux plus qu’espérer de toutes mes forces un monde qui ne soit pas trop pire, et me torturer d’impuissance.

Je vote, oui, je signe des pétitions, je recycle mes poubelles, je donne de l’argent aux mendiants dans la rue, je donne de l’argent aux enfants d’Afrique et aux réfugiés de Syrie. J’enseigne, ce que je peux, j’essaie d’enseigner le contraire de la peur et de la haine.
Mais ce n’est rien, tout ça.
C’est tellement dérisoire.
Je voudrais faire plus, il faudrait faire plus, tellement plus.

Mais je me retrouve à serrer les dents, serrer les poings.
Et j’ai terriblement peur. Pour eux, mes Très-Aimés, mes Si-Fragiles-Encore. Et le monde où ils vivront demain.

1 commentaire:

  1. Je te comprends et au fond de moi, j’ai peur aussi. Je fais tout de même le mieux que je peux pour m’assurer de leur inculquer des valeurs morales et de leur donner le bon exemple. Le reste ne dépend pas de nous, malheureusement.

    RépondreSupprimer