lundi 3 novembre 2014

Hallowe’en, Cuvée 2014


 Hallowe’en est ma fête préférée… bon, d’accord, disons que c’est ma deuxième fête préférée, après Noël. Ne venez pas me dire que c’est une sale importation commerciale américaine. Je rêvais de Samain, j’écrivais sur Samain, depuis mon adolescence.
Que Harry Potter, Tim Burton, et tous les autres soient passés par là et que je vive dans une région riche en Anglo-Saxons me permet désormais de profiter pleinement de cette fête.

Et, c’est ma joie de cette année, une grande joie — le permet aussi au Petit Magicien.
« Maman, ça va être le plus beau Halloween de notre vie ! »
Moquez-vous (ce n’est que le deuxième qu’il fête). C’est merveilleux.

Comme l’an dernier, j’ai fait appel aux services de La Drôlerie à Ornex où j’ai commandé une nouvelle grappe de ballons et acheté quelques bricoles, dont un gros paquet de toile d’araignées (agrémentées es araignées en plastique elles-mêmes, bien sûr.) Rien de trop effrayant. Il n’a pas peur des araignées. Il n’a cessé de nous dire que c’était « beau, les toiles d’araignée ! »

Comme l’an dernier, j’ai sculpté une citrouille. Je persiste et signe : avec de bons outils et une citrouille bien choisie (une vraie Jack O’Lantern, la plus sphérique possible), c’est vraiment facile.

Pour la pâtisserie, j’ai utilisé ces moules de chez Creavea, et décoré ensuite les créatures avec des stylos alimentaires et du glaçage. 
Comme le Petit Magicien adore la pâte d’amandes, j’ai aussi réalisé de petites citrouilles en pâte d’amandes (de la verte, de la blanche colorée en orange… et sur certaines, des yeux en sucre achetés chez Betty Bossi).Quelques étiquettes de Jennifer Sbranti pour Hostess with the Mostess, et le tour était joué.

Cette année, notre amie Cécile Saimond a mis en vente ses propres printables d’Halloween sur sa toute neuve boutique Etsy, Papier Bonbon. J’en ai donc profité pour imprimer et monter de jolies treat boxes. Je voulais construire aussi son pantin Jack mais j’ai manqué de temps et d’attaches parisiennes. Tant mieux ! Cela me fera une nouveauté pour l’an prochain. Vous pouvez aller voir Jack sur le blog de Cécile.

Enfin, et surtout, cette année, nous nous sommes déguisés. Tous. Même Beau-Dodu a mis son plus beau pyjama dragon de chez DPAM.  Le Petit Magicien était en vampire, ses invités en fantôme et sorcière (et moi aussi, bien sûr).
A la tombée de la nuit, j’ai donc escorté les trois monstres de quatre ans dans le voisinage, afin qu’ils puissent terroriser les voisins en échange de friandises. Et ce fut un succès. A tous points de vue. Les enfants étaient enthousiastes, et bien plus courageux que je n’aurais cru. Les voisins, coopératifs (et attendris). Nous avons récolté une telle masse de bonbons, dans le grand panier que je portais au bras, que les treat boxes débordaient. J’ai dû apporter des bonbons à mes élèves.

Les décorations s’attardent même si la magie s’étiole. Ce n’est pas grave. Tandis que les nuits s’allongent, une autre magie, bien différente, approche. Celle de l’Avent. Et je me réjouis, de nouveau.

dimanche 2 novembre 2014

Les Quatre Ans du Petit Magicien (2) : En Coulisses


Cette année, je voulais de la magie pour mon Petit Magicien.
De la vraie magie. Celle qui émerveille, qui écarquille les yeux, qui fait qu’on y croit.
Il en absorbe tous les jours, il y en a plein nos histoires, et il en réclame davantage. Les bouts de bois se transforment souvent en baguettes magiques, les balais s’envolent, les entassements de branchages sont des maisons de Trolls et une armée d’animaux magiques arrive à l’appel de sa trompette (en tout cas, c’est ce qu’il nous dit). Sans parler de Sirius Black. Bref.
Nous avons finalement mis au point, à grands renforts de blogs écumés, de shopping spécialisé et d’amis pyrotechniciens, un anniversaire sur le thème des Lutins dont je suis assez contente.
Vous pouvez lire le récit de la fête, à vue d'enfants, ici.


Pour l’invitation, ce n’était pas compliqué. Un scanner et quelques livres de Brian et Wendy Froud ont fait l’affaire. Je ne vous montre pas, c’est tout plein de copyright dedans.

La boisson « c’est du raide »
En fait, il s’agissait du sirop « saveur Tarte aux fraises » du Temps des Mets
Parce que la bouteille est petite, jolie, et que le liquide était à la fois « raide » (du sirop non dilué !) mais buvable par les enfants.

Les colliers
Là encore, rien de compliqué : du ruban vert, des perles… J’ai trouvé les petits glands de métal sur ALittleMercerie.

Les Œufs de Grenouilles-Faëes
Des perles d’eau (aka water beads pour les anglophones).Vous savez, ces étranges petites billes qui gonflent en trempant dans l’eau. J’en ai choisi de couleurs variées, étincelantes et irisées.
Inconvénient : il faut des heures de trempage pour qu’elles atteignent leur pleine taille. Dans notre cas, c’était après la fin des festivités. Mais ils étaient contents quand même.
Et la Fontaine-de-Fées pour les faire tremper ? A 6 euros chez CASA (c’est une vasque pour bougies flottantes.)
 
Les Glands d’Argent
Des glands fraichement récoltés (j’ai bien conscience que ce n’est pas possible en toutes saisons !) et peints. A la bombe. Pas très sain, mais prêt en quelques minutes.

Les Glands-Joyaux
Une fabrication simplissime que j’ai trouvé sur Kiwi Crate.
Il semble un peu partout en ligne mais je pense que Jen Berlingo de paintcutpaste.com en est la créatrice.
- Récolter des chapeaux de glands
- Colorier l’intérieur au feutre de couleur (n’importe quel feutre de vos enfants fera l’affaire)
- Remplir de colle blanche
- Laisser sécher (environ 48h)
C’est inratable, beau et original.

Fairy Berries
Les Feux-Follets
Il s’agissait des merveilleuses et vraiment magiques Fairy Berries. Je les ai achetées sur ThinkGeek ici.
Ce sont de petites billes à LED dont la lumière augmente et diminue d’intensité avec un vrai naturel de ver luisant ou de feu follet.
Leur seul inconvénient est d’être à peu près impossible à éteindre. Elles brillent toujours dans mon tiroir quand je tape ces lignes.

L’Elixir d’Arc-en-Ciel
J’ai emprunté volé l’idée au sublime anniversaire Sorcières réalisé et décrit par Céline sur Le Temps de vivre
Voici ce qu’elle explique :
« Vous prenez un petit récipient transparent avec un bouchon à vis. Il faut qu'il soit bien étanche. Vous versez un peu de sucre blanc au fond – disons sur 2-3 cm – au milieu duquel vous creusez une petite cupule. La cupule doit être bien au centre du récipient.
Vous versez aussi un peu de sucre dans une petite assiette. Ensuite, à l'aide d'une pointe de couteau, vous prélevez un tout petit peu de colorant alimentaire en que vous déposez délicatement dans l'assiette de sucre. Le sucre va s'amalgamer autour du gel de colorant et former une petite goutte de gel entourée de sucre. Avec une petite cuillère, il ne vous reste plus qu'à prélever la petite goutte et à la déposer délicatement au centre de votre récipient transparent, sur le lit de sucre, dans la cupule creusée à cet effet. Attention à ne pas toucher les bords, à bien centrer le colorant et à éviter qu'il ne roule sur la surface de sucre.
Ensuite, fastoche, on remplit le reste du récipient avec du sucre, et ainsi la bille de colorant devient totalement invisible. Laissez quand même deux ou trois centimètres vides en haut du récipient pour faciliter le secouage. On termine en fermant bien le récipient. Ensuite bien entendu, on évite d'agiter le récipient avant le jour J ! Il ne faut pas préparer les poudres trop à l'avance (la veille, c'est bon), pour ne pas que la couleur diffuse.
Au moment de révéler la couleur, il suffit de secouer énergétiquement le récipient et peu à peu le gel coloré va se diffuser dans tout le sucre et colorer tout le récipient. »
J’ai donc acheté six belles couleurs de colorants alimentaires en gel (oui, j’ai fait un arc-en-ciel à six couleurs, de toute façon ils sont trop petits pour identifier l’indigo), de jolis tubes à essai, et… mes expériences préliminaires se sont soldées par de cuisants échecs.
Le colorant ne se diffusait pas du tout au sucre.
Comme je suis paresseuse, je n’ai pas essayé de me corriger. J’ai écrit dans la Recette « Ajoutez de l’eau pour les révéler » et le tour était joué. Avec un peu d’eau en plus, la coloration se répand vite et magnifiquement, et l’effet reste magique. Leurs yeux se sont écarquillés : j’étais ravie !
Merci Céline !

Les bonbons
Je voulais des sucreries qui aient tout de même quelque chose de faërique, pas des paquets de Haribo.
Voici ce que j’ai choisi :
- des meringues (les célèbres « Cacas de Licornes » du Petit Magicien)
- des berlingots
- d’énormes boules au miel
- des baguettes de sucres d’orge
- des feuilles à la verveine
- des fleurs à la violette
La plupart de ces friandises viennent des Gourmandises de Sophie.

Les bougies
Leur flamme est assortie à la couleur da bougie. Oui, vous avez bien lu ! La bougie bleue produit une flamme bleue, et ainsi de suite.
Parfait, facile, efficace. Aussi chez ThinkGeek, mais se trouve sûrement ailleurs.

Le gâteau

BagEnd-like, et vraiment simple à réaliser. Je vous jure.

Il s’agit de deux gâteaux au chocolat (sans gluten, sans lactose, j’aime pouvoir manger les gâteaux que je fabrique…) de diamètre différent, empilés et recouverts de pâte à sucre. Deux verts différents.
Puis un dôme modelé en pâte d’amandes vertes pour rehausser la colline.
La porte et les volets sont en pâte à sucre rouge.
Les cailloux et le bouton de porte sont des pépites de nougats, enrobées de chocolat avec une peinture alimentaire métallisée. C'est tout prêt sur Déco Délices.
Les fleurs et champignons ont été achetés tout prêts, aussi sur Déco Délices.
Enfin, j’avais rempli le dôme-maison de bonbons qui ont dégringolé quand j’ai coupé le gâteau, pour la plus grande joie des enfants.
C’est assez facile, en fait. Les deux gâteaux en chocolat ont été faits le samedi matin avant 10h, la décoration pendant la sieste de l’après-midi.

Les fairy doors
Photo ©Cécile Saimond http://metalmidinette.com/2014/09/10/voyage-en-faerie/
 Ce que les adultes ont préféré, tant le Papa des Magiciens et moi pendant la réalisation que Cécile pendant l’anniversaire, comme en témoigne le post sur son blog.
L’idée vient de Roots Nursery (qui s’est inspirée de l’incroyable Nichola « Knickertwist » Battilana.) Vous n’avez pas besoin de grand chose :

- des bâtons de glace (récupérés ou achetés en paquets comme chez Creavea)
- peinture et lasure
- des boutons qui serviront de boutons de portes (j’ai utilisés ceux-ci, encore chez Creavea)
Il suffit d’assembler les bâtons de glaces pour créer différents modèles de portes (en collant et retaillant au besoin les bâtons transversaux), puis de peindre et lasurer, enfin de coller les boutons. Il faut s’y prendre suffisamment à l’avance du fait des temps de séchage entre les étapes, mais ce n’est pas du tout compliqué.
Nous avons laissé les portes dans la nature après l’anniversaire.

samedi 1 novembre 2014

Les Quatre Ans du Petit Magicien (1) : le Récit

(Oui, c'était il y a deux mois, je sais bien.)

Cette année, je voulais de la magie pour mon Petit Magicien.
De la vraie magie. Celle qui émerveille, qui écarquille les yeux, qui fait qu’on y croit.

Il en absorbe tous les jours, il y en a plein nos histoires, et il en réclame davantage. Les bouts de bois se transforment souvent en baguettes magiques, les balais s’envolent, les entassements de branchages sont des maisons de Trolls et une armée d’animaux magiques arrive à l’appel de sa trompette (en tout cas, c’est ce qu’il nous dit). Sans parler de Sirius Black. Bref.

Nous avons finalement mis au point, à grands renforts de blogs écumés, de shopping spécialisé et d’amis pyrotechniciens, un anniversaire sur le thème des Lutins dont je suis assez contente.
Fairy door. Photo ©Cécile Saimond http://metalmidinette.com/2014/09/10/voyage-en-faerie/


Le Grand Déménagement
Savez-vous que les lutins déménagent à la fin de l’été ? Ils quittent leurs maisons d’arbres pour redescendre dans les sous-sols du sidh, loin, profond, à l’abri de l’hiver. Seules quelques créatures, comme les trolls, demeurent actifs à la froide saison.
Ce grand déménagement est un excellent moment pour observer l’activité faërique. On y trouve souvent des maisons lutines trop hâtivement désertées, des possessions oubliées, et parfois même on y croise quelques lutins retardataires…
La difficulté est d’estimer la date du déménagement, qui varie selon les régions, évidemment, mais aussi selon les phases de la lune et parfois même selon la précocité de l’hiver précédent.
Dans le Jura, les lutins, prudent, déménagent souvent aux derniers jours d’août (et ils ont eu bien tort, cette année, de rater le magnifique été indien qui a suivi.)
Nous avons donc proposé au Petit Magicien, le week-end de son anniversaire, de construire un piège à lutin pour tenter d’en capturer un.

Comment construire un piège à lutin ?
Rassurez-vous, ces pièges ne blessent pas les lutins (sinon dans leur orgueil). Le principe en est simplissime.
Prenez une boîte en carton (par exemple un carton de couches, si comme nous, vous avez un Tout-Petit-Magicien sous la main). Découpez-y un trou circulaire. Attention, le diamètre de ce trou est l’élément crucial du piège : il doit être juste assez grand pour y entrer une main. Placez dans la boîte une pomme. Choisissez la grosse, ronde, rouge et parfumée. Refermez la boîte à grands renforts de scotch.
Installez cette boîte à un endroit stratégique : près d’une porte ou d’une fenêtre ouverte mais pas à un endroit de grand passage. Mieux vaut s’assurer que la boîte sera difficile à déplacer : nous l’avions solidement attachée à une chaise.
L’idéal est d’installer un mécanisme d’alarme, comme une simple ficelle allant de la boîte à une cloche.
Vous avez compris ? Le lutin, attiré par l’odeur de la pomme, glissera sa main dans la boîte pour s’en emparer. Mais le trou n’est pas assez grand pour laisser ressortir sa  main tenant la pomme. Horreur ! Le lutin, refusant de laisser échapper le fruit, ragera et secouera la boîte, déclenchant ainsi l’alarme.

La capture
Nous avons construit le piège samedi soir avec notre Petit Magicien. Au dimanche matin, quelle déception, nous n’avions toujours capturé aucune créature faërique ! Les invités ont commencé d’arriver et se sont tous fort intéressés au piège. A vrai dire, ils ont déclenché le piège tous seuls à plusieurs reprises et avec force gloussements, pour nous faire des blagues. Nous accourrions… seulement pour les trouver tordus de rire près du piège.
« Ça suffit, leur ai-je dit finalement. Comment voulez-vous qu’un lutin approche si vous restez tout près du piège ? »
Alors je les ai emmenés faire un bricolage d’anniversaire, la merveilleuse veilleuse à LED de Ma Coco Box.
Et là, alors que nous étions tous absorbés par l’encollage de papier de soie sur des (petits) pots de verre… Ding-dong-ding-dong ! Nous nous regardons. Nous nous comptons. Mais… tout le monde est là ! Et ding-dong-ding-dong ! Qui est-ce, donc, qui fait sonner la cloche du piège !
Nous nous précipitons, les petits en tête. Ils dévalent l’escalier… et remontent bien vite quelques marches, pour mettre de la distance entre eux et la créature qui se débat dans le piège. Car nous avons bien capturé un lutin, mais pas un petit ! Il est plus grand qu’eux, et même plus grand que moi, vêtu d’étranges vêtements colorés, disparates et désuets, et doté de curieuses oreilles[1].

Lutin ©Brian et Wendy Froud
La négociation
Si vous avez déjà été en contact avec une créature de Faërie, vous le savez, à n’en pas douter. Avec eux, il s’agit de négocier. Et serré. En lisant bien les petites lignes.
Que voulait le lutin ? Etre libéré du piège, pardi, mais avec la pomme ! Et nous ? Des gâteaux et des bonbons, ont clamé les petits, un brin intéressés.
Bien entendu, le Lutin a protesté pendant plusieurs minutes de sa misère et de sa pauvreté, mais il a finalement admis connaître la recette d’une certaine potion-à-sucreries-arc-en-ciel. Ou peut-être ne l’a-t-il pas admis, exactement, mais l’un des enfants a subtilisé ladite recette dans sa poche. Bien sûr, la plupart des ingrédients ne pouvaient se trouver qu’en Faërie. Il faudrait donc que le Lutin nous ouvre une Porte. Il nous a aimablement proposé une petite lampée de sa boisson faërique (« attention, a-t-il prévenu, c’est du raide ») pour nous aider à discerner l’invisible. Surtout, il faudrait des protections — ce que le bougre s’est bien gardé de nous dire, mais heureusement nous avons quelque expérience en la matière. Emmener de jeunes enfants en Faërie, c’est toujours un peu dangereux, les Belles Gens pourraient bien vouloir les subtiliser et les remplacer par quelques changelins. Or nous y tenons, à nos monstraillons.
« Bon, bon, a bougonné le Lutin. Suivez les feux follets. »
Des feux follets ? Mais il faisait grand jour.
« Allez dans le noir, alors ! »
Le Lutin pestait de plus belle de s’être laissé enferrer par de tels imbéciles.
Et en effet, à notre grande surprise, dans le dortoir enténébré, nous avons distinguer une, deux, dix petites lueurs frémissantes qui semblaient cligner de l’œil. Des feux follets ! Traçant une piste ! Seul le Petit Magicien[2] a été assez brave pour pénétrer dans la pièce et suivre le chemin des feux follets. Au bout de la piste, il a trouvé un petit sachet de tissu translucide et coloré, qu’il a triomphalement rapporté.
Et dedans ? Six colliers de soie verte et de glands métalliques, six colliers pour protéger six enfants.
Un dernier coup d’œil sur la recette (tiens, ils disent qu’il faut de l’eau ! quelqu’un a une bouteille ? et des gants ! pour ramasser les champignons !), un panier sous mon bras, et nous voici partis. Gambadant sur la route, le Lutin croquait sa pomme en arborant un air des plus matois. On l’entendait murmurer : « …Leur ai pas dit où elle était, la Porte ! » Les enfants ont éclaté de rire : « Mais on le sait ! On l’a passée l’an dernier, pour combattre le Chapuzieux ! »
Le Lutin, vexé, est resté silencieux jusqu’à l’approche du Portail.
Et là… à peine les enfants avaient-ils commencé de former un cercle avec lui que… boum ! bam ! fizzzz ! Des gerbes d’étincelles et une épaisse fumée blanche ont voilé le portail pendant plusieurs minutes, laissant quelques flammèches derrière eux. Nous avons prudemment attendu qu’elles se dissipent, et, un par un, nous sommes entrés en Faërie.

Les ingrédients
Nous nous sommes donc lancés à la chasse aux ingrédients. Nous avons trouvé d’abord les Œufs de Grenouilles-Faës, minuscules et colorés. Non loin d’eux, une vasque transparente, pleine d’eau immobile, reposait dans l’herbe. Nous y avons prudemment déposé non pas six mais douze Œufs, au cas où, et avons poursuivi notre chemin. De temps en temps, l’un des petits explorateurs criait « Là ! un champignon ! vite, des gants ! » et nous déposions la cueillette dans mon panier. D’arbre en buisson, grimpant une pente escarpée, nous avons commencé à déceler des signes de présence faëe. Des portes ! De minuscules portes abandonnées en bas des troncs, au creux des mousses !
Nous avons trouvé les Glands d’Argent, faciles à reconnaître, les Glands-Joyaux, luisant en leur cœur d’étranges couleurs, et enfin les fioles… mais ! Elles étaient toutes blanches, ces Fioles, prétendument d’Elixir Arc-en-Ciel ! L’aînée des enfants, la seule lettrée, a relu la recette : « Ajouter de l’eau pour les révéler ». Elle a donc débouché sa fiole, nous y avons versé un peu d’eau… rien. Elle l’a secouée un peu et là, stupéfaction ! La fiole s’est teintée d’un jaune éclatant !
Enthousiastes, les autres petits quêteurs ont tenté l’expérience avec les autres fioles : vert ! bleu ! rouge ! orange ! violet ! Extraordinaire ! Nous avions notre élixir arc-en-ciel[3].

La potion
Nous avons prudemment redescendu la pente (il a fallu porter certains enfants), récupéré la Fontaine où trempaient les Œufs, et sommes revenus près de la maison.
Armés de la recette, les enfants ont soigneusement versé dans une marmite tous les ingrédients, en comptant bien : « un, deux, trois, quatre, cinq, six glands… »
La marmite a été déposée sur la table du jardin, le Lutin leur a demandé de reculer un peu et de se boucher les oreilles… et il a bien fait, car une détonation a retenti, accompagnée de fumées multicolores[4].
Quand les enfants se sont approchés, les ingrédients avaient disparu et à la place on comptait un, deux, trois, quatre, cinq, six sachets remplis de friandises.
 
Nous avons bien remercié le lutin. Et bien mangé.
Les Œufs inutilisés ont continué de grossir, translucides et irisés.
Nous ne savons pas trop qui a fait le gâteau (était-ce moi ou le lutin ?) mais ce qui est sûr, c’est que quand je l’ai découpé, le haut de la colline a laissé échapper un flot de gros berlingots… S’il n’y a pas de la magie là-dessous…

(Dans le prochain épisode : en coulisses ou « qu’est-ce que c’est que cette histoire de fous ? » — l’explication de tous nos trucs)


[1] J’estimerai, plus tard, qu’il s’agit sans doute d’un Pooka 
mais à vrai dire nous n’avons pas eu l’occasion de le lui demander — ce n’aurait guère été poli, qui plus est.
[2] pour la seule fois de cette aventure voire de son existence
[3] les lutins ne semblent pas connaître l’indigo
[4] même que la table en est restée tachée

dimanche 31 août 2014

Bonheur

Demain, je retourne travailler. Bien sûr, j'ai travaillé aussi ces derniers mois, à la maison, chaque fois que je le pouvais, chaque fois que les enfants dormaient (pour Beau-Dodu: peu) ou qu'une grand-mère les emmenait en promenade.
Mais demain, c'est la rentrée, la vraie, avec des élèves, des cours à assurer, des copies à corriger, un emploi du temps.
Je n'en suis pas triste.
De même que ces mois de congé parental n'ont pas été de tout repos, comme chaque jeune parent le sait.
Pourtant, étrangement, ce furent des mois de grand bonheur.

Ne vous scandalisez pas que ce soit étrange.
Si on m'avait demandé ce qu'était le bonheur, il y a quelques années, ce n'est sûrement pas ce que j'aurais décrit. J'aurais parlé de lectures et d'écriture, de créations en tous genres, de voyages, de passion, de jeux.
Et sûrement pas de couches à changer, de réveils à des heures indécentes, de discussions avec d'autres mamans à la sortie de l'école, ni des hurlements du Petit Magicien à la moindre écorchure.

Ne dites pas : "mais tout change quand on devient parent."
Après la naissance du Petit Magicien, j'avais pris les mêmes six mois de congé, que je ne regrette pas, mais je m'étais sentie débordée plus qu'heureuse.
Cette fois... Je ne sais pas. Beau-Dodu n'est pas un bébé plus "facile", surtout en ce moment, et l'harmonie entre eux n'est pas, hum, idéale.
("Mamaaaaan ! — Qu'est-ce qu'il y a mon chéri ? — Il se déplace ! — C'est bien, chéri, laisse le faire tant qu'il ne pleure pas. — Mais il touche mon pouf ! Je veux pas qu'il le touche !")

Vraiment, je ne sais pas.
Je sais que chaque semaine et presque chaque jour je me suis émerveillée de ce bonheur. De ce temps passé avec eux. Des petits corps chauds blottis contre moi.
Pas l'absence de rythme et sûrement pas l'absence de contrainte, je ne connais rien de plus rythmé ni de plus contraignant que la vie avec des jeunes enfants, mais un rythme différent. Ne pas me poser de question si certains jours étaient difficiles, si je ne pouvais rien faire d'autre que m'occuper d'eux. Non que cela rende ces moments moins difficiles, mais du moins je n'avais pas à m'inquiéter du reste, des cours non préparés, des copies non corrigées, des mails-boulot auxquels répondre.
Pas non plus l'absence d'engagement ni le retrait hors du monde. Au contraire. L'articulation entre le très-vaste de la planète et le très-intime de la famille, comme une respiration.
Mais l'absence d'invasion extérieure, peut-être. Un bonheur de minuscule démiurge dans un royaume très agité mais très aimé.

Ce bonheur, je l'ai ressenti surtout dans les trajets en poussette pour aller chercher le Petit Magicien à l'école, l'aller seule avec le bébé, à me repaître du paysage, du calme, de la paix en moi, de la paix de notre région, de ma chance.
De la simplicité du bonheur. De son évidence. De cet état de grâce très différent de celui de l'amour-amoureux.

Je ne sais toujours pas.
Je ne sais pas non plus ce que seront les semaines et mois à venir.
Mais je sais que pour la première fois, j'ai rêvé que ces mois durent toujours, que je les revive encore et encore.
Et jamais, jamais, je n'aurais cru que mon bonheur ait ces couleurs.

(encore un cross-post avec mon blog personnel, puisque.)

jeudi 3 juillet 2014

Le Petit Magicien au Théâtre (Saison 2)



Flic Flac, à l'Esplanade du Lac
Comme l'an dernier à la même saison, je fais le point sur les spectacles destinés aux enfants de l'âge du Petit Magicien dans le Pays de Gex et aux alentours.

A l'Esplanade du Lac de Divonne, ils frappent fort et juste en proposant un spectacle auquel j'emmènerai le Petit Magicien et le Tout Petit, puisqu'il est destiné au jeune public de 1 à 5 ans.
C'est Flic Flac, le mercredi 21 janvier à 11h00 et 15h30.
Le spectacle dure une demi-heure et coûte 8 euros.

La Compagnie des Gens d'ici présente : Un théâtre d'objets et d'ambiances poétiques pour une évocation du cirque, à découvrir les yeux grands ouverts.

 Flouc est un petit garçon, très petit… un petit garçon qui rêve. Sa maman Baklava et son papa Domino sont les grands trapézistes du Cirque Flic Flac. Son grand-père, c’est le clown Patassel… Dans le Cirque Flic Flac, Il y a aussi l’éléphant Grosso Modo qui est reparti dans son pays, l’homme canon Quick, monsieur Méli-mélo, le clown Bibi et son chien Mambo, l’homme le plus fort, Hector, et plein d’autres artistes prêts pour leurs plus beaux numéros… Pour le plus grand plaisir de Flouc !

 Pour les plus grands magiciens (plus de 6 ans) Sindbâd en avril est tentant.

A Château rouge (Annemasse), nous avons beaucoup apprécié cette année Lian et le lotus, et je prévois d'y emmener à nouveau le Petit Magicien en 2014-2015.

Lento est alléchant et conseillé dès cinq ans :
Lento est un spectacle poétique où l’on retient son souffle de peur de perturber la magie de ce qui se déroule sur scène.
La compagnie Nuua vous invite à un voyage aérien parmi des êtres fantastiques. Des êtres vont et viennent, s’évaporent et s’évanouissent. Ils flottent et semblent libres mais, à y regarder de plus près, de fines cordes les maintiennent en suspension et les rattachent à d’autres êtres, terrestres. Entre jonglage, acrobaties et manipulations de marionnettes magiques ils nous replongent dans les émotions de l’enfance grâce à leur univers onirique.
Lento fait partie de ces moments à vivre en famille, sensibles et enchanteurs, nous rappelant que les contes ne sont pas que des illusions.

Mais il tombe pendant les vacances scolaires, j'irai donc sans doute le voir plutôt à Amstramgram.

Antoinette la poule savante, dès trois ans, fin novembre :

Pour les vacances de Pâques, Simon et Eliot partent en Angleterre chez la grand-mère d’Eliot, Elizabeth. Celle-ci adore les contes et tous les soirs elle raconte aux deux garçons des histoires fabuleuses à travers lesquelles ils rencontrent des personnages hors du commun comme Antoinette la poule savante, le grand Dinosaure, Mr Loyal, l’ancêtre d’un château hanté…

Composé pour une mezzo-soprano, un baryton et un pianiste, ce mini-opéra pour enfants est une adaptation des Cinq Contes, écrits par la compositrice Isabelle Aboulker. Cette réécriture portée à la scène offre à la fois une mise en espace inventive des différents épisodes enchâssés et un jeu de croisement, d’alternance entre la langue française et anglaise. Les enfants découvrent à travers cette oeuvre, écrite sur mesure pour eux, l’univers émouvant et jubilatoire de l’opéra !

Mooooooooonstres, en janvier, dès trois ans (j’ai compté, il a neuf O - un bon chiffre)

Qui n’a jamais regardé craintivement sous son lit si un monstre ne s’y cachait pas ? Monstrueusement cocasse et drôlement effrayant, cette bête nous est bien familière ! Un lit est posé là. Comme une barque échouée sur une plage… Un cheveu sur la soupe ! C’est là que l’histoire de notre dormeur commence, au moment crucial de l’endormissement, de la séparation. Le jour s’éloigne dangereusement dans la solitude du lit… Après avoir décidé prudemment de laisser la veilleuse allumée, le dormeur tombe dans une somnolence hachée menue. Mais à quel étrange ballet le dormeur dans son abandon laisse-t-il la place ? Son drôle de corps dans son drôle de lit devient le théâtre d’une sarabande d’apparitions fugaces, de fantômes et d’ectoplasmes… De quoi vous mettre la tête à l’envers… Et découvrir le plaisir de se faire peur et de manipuler les monstres. C’est parfois très utile un monstre. Mais à quel prix trouver le sommeil ?

Château Rouge propose d’autres spectacles pour les plus grands Magiciens (et pour les adultes, évidemment, mais c'est une autre histoire, contée sur un autre blog.)

Amstramgram (Genève) offre, comme d'habitude, une très belle programmation, mais plutôt pour les six ans et plus. Une saison riche en réécritures de contes, donc toute faite pour me plaire.
En novembre, Abrakadubra  :
« Au début, c’est la pénombre.
Ça sent le sous-bois.
Petit ciel posé.
Monticule poilu.
Monticule poilu, comment ça monticule poilu ?
Eh ben si monticule poilu, ça existe.
Le monticule bouge...
Il parle ! Il chante !
Il est tout mélangé au-dedans,
tout biscornu au-dehors.
Et en lui, y’a quoi ? »
Mais aussi Bounce ! un spectacle (bondissant, forcément)  de danse et musique.
Dès 8 ans, Cupidon est malade, une rêverie sur le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare : « Ici, on parle de sortilège et de magie… »
et en mars La Belle, un spectacle de danse qui se demande à quoi peut rêver La Belle au Bois Dormant (et vous savez — publicité gratuite — combien cette question m’est chère)
Si votre Magicien(ne) a 9 ans vous pourrez même l’emmener voir une adaptation de Moby Dick
et s’il-elle en a dix, celle de Riquet à la Houppe.

Pour le Petit Magicien, il y a donc Lento en mai  (aussi au programme de Châteaurouge, voir plus haut) et le très engageant Dans la boutique fantastique… malheureusement programmé pendant nos vacances de printemps. (Les dates des vacances sont différentes en Suisse).

Micromegas (Ferney) a un grand avantage : il est tout près de chez nous.
Et quelques inconvénients :
  •  la programmation est annoncée très peu de temps à l'avance. (Voilà pourquoi je ne peux rien vous en dire).
  • Les spectacles sont souvent un peu chers
  • Les spectacles du samedi matin sont inaccessibles pour moi : du fait du marché, on ne peut se garer à Ferney le samedi matin. Les déplacer au dimanche matin serait bienvenu.
Ceci dit, nous irons, comme tous les ans.


Boîte à Rêves, Boîte à Couleurs




 La box est un concept à la mode. Je ne parle pas de celle des fournisseurs d’accès à internet, non, même si l’identité de noms a sûrement quelque chose à nous dire — sur Pandore ?
Je parle, en l’occurrence, de la créative box (mais il y en a de bien d’autres sortes.)
 
Le principe est simple. Vous vous abonnez et recevez chaque mois une boîte, une vraie boîte, dans votre boîte à lettres physique (que d’emboîtements !) Vous ne savez pas
Les instructions sont attractives et détaillées (box d'avril)
exactement ce que contiendra la boîte, cela change chaque mois. Dans le cas de la créative box, elle contient les instructions et tout le matériel nécessaire pour réaliser un projet de loisirs créatifs.

J’aime beaucoup l’idée et rêvais de m’abonner (enfin, d’abonner le Petit Magicien) à la star des creative box outre-Atlantique, KiwiCrate.  Hélas, ils ne livrent pas en Europe.
J’ai donc fouiné dans les alternatives françaises, qui sont assez nombreuses, et opté pour la Coco Box.

Nous sommes abonnés depuis avril et avons déjà reçu trois Coco Box, il est donc temps que j’en parle sur ce blog.

Les tomates commencent à pousser (box de mai)
J’aime :
  • la surprise ! C’est mon côté enfant, bien sûr, mais ouvrir la boîte, déballer le papier de soie coloré et découvrir le concept du mois est un vrai délice ! J’ai dû me retenir pour ne pas ouvrir la boîte avant le retour du Petit Magicien…
  • le fait que tout le matériel soit inclus. Ce n’est pas de la publicité mensongère : TOUT y est, même les produits de base. S’il s’agit de plantations, vous aurez aussi le terreau. S’il s’agit de colorier, vous aurez les crayons de couleur. Si vous devez utiliser un coton-tige, il sera présent.
  • la qualité des produits. Le matériel de loisirs créatifs vient de chez Giotto. Le terreau est bio. Et ainsi de suite.
  • la variété des projets, qui vous poussent à sortir de votre zone de confort et à proposer des activités nouvelles à votre Petit Magicien.
  • le graphisme : les deux illustratrices, Camille Chauchat et Agatha O’Neill sont très talentueuses et le résultat est vraiment professionnel (ce qui n’est pas le cas de toutes les box pour enfants)
  • la petite lettre de Coco qui présente chaque fois le projet à l’enfant et accompagne bien la
    Même le tablier était inclus (box de juin)
    dimension « postale » du concept

J’aime moins :
essentiellement le revers de la médaille des qualités listées plus haut : certains projets m’intéressent moins que d’autres.
C’est bien normal. Je n’ai pas eu trop de chance au début, et c’est pour cela que ma chronique arrive tard : les concepts des CocoBox passées m’enthousiasmaient, en particulier le dreamcatcher et le théâtre d’ombres, dont le Petit Magicien est un grand, grand adepte.
Mais les deux premières que j’ai reçues, sur les animaux de la savane et le jardinage, ne m’ont pas transportée et n’ont guère intéressé le Petit Crapuleux. Attention, ils étaient aussi bien conçus et d’aussi grande qulité, c’est juste qu’ils ne nous touchaient pas.
Heureusement, la box de juin, avec son grand lâcher-prise de peinture et de couleurs, nous a permis de nous en donner à cœur joie.
Et j’attends avec impatience la double-boîte d’été et son « Summer Camp », qui sera idéale à emporter en vacances…

Les bonus :
Le blog de Ma Coco Box propose des activités et des coloriages pour patienter entre deux boîtes, des coups de cœur en rapport avec les enfants (comme les super apps des Trois Elles dont j’ai déjà parlé ici)

J'aimerais :
Pouvoir commander les anciennes boîtes. Cela intéresserait sûrement d'autres parents !

Je recommande ?
Oui ! J'admire beaucoup le travail réalisé et la qualité des boîtes reçues.

La CocoBox s’adresse aux enfants de 3 à 7 ans. L’abonnement coûte 22 euros par mois et peut être interrompu à tout moment si vous choisissez la formule abonnement mensuel.
Soyons modestes… (box de juin)

lundi 30 juin 2014

La Maman des Magiciens Recommande… Good Goût



Le pas est franchi : voilà que je chronique des marques de petits pots ! Mais je le fais gratuitement et sans incitation, rassurez-vous, uniquement parce que mon blog est loin d’avoir assez d’audience pour qu’une marque m’envoie des produits… euh, je veux dire, uniquement pour vous faire partager cette découverte.

Soyons sérieuse : je recommande vraiment l’alimentation pour bébé de chez Good Goût.
Cette gamme ne s’était pas fait connaître du temps du Petit Magicien. Il faut dire aussi que c’était mon premier enfant, j’avais un Babycook, des livres de recette, et je cuisinais, pleine de bons sentiments maternels.
Puis j’ai eu un deuxième enfant.
Circonstance aggravante : mon Babycook a rendu l’âme.
Heureusement il y a Good Goût ! (sur l’air d’une publicité ancestrale pour une marque moins… plus… vous m’aurez comprise.)

  • Good Goût porte bien son nom : c’est bon. J’ai goûté.
Jugez plutôt. A défaut de papilles je vous donne les titres : Courges Butternut sauté d’agneau ? Ratatouille de quinoa ? Fondue de poireaux pommes de terre ? Céleri polenta poisson ? Risotto de courgettes au chèvre ?
Pourquoi est-ce bon ? Parce que ça a un vrai goût, le goût unique et identifiable d’un ingrédient.
Plus de 60% d'un légume par recette,c'est le meilleur moyen que nous ayons trouvé pour faire découvrir la véritable saveur des légumes à nos bébés, sans noyer le goût dans des litres d’eau ou dans des mélanges systématiquement à base de pomme de terre et de petits pois !
(ou de carottes, n’est-ce pas, Autre-Marque-de-Petits-Pots-Bio ? Surtout quand votre bébé a tendance à la constipation et que vous voulez éviter la carotte…)
  • C’est bio. Entièrement et complètement bio.
  • C’est français. (Entendons-nous : ce serait suisse, j’en serais tout aussi heureuse. Disons que c’est un produit de relative proximité, en des lieux où le droit garantit que les produits de nos enfants ne sont pas fabriqués par d’autres enfants.)
  • C’est ultra-pratique du fait de son emballage en sachet souple. Léger, peu encombrant, ni avant dans le placard, ni après dans la poubelle et très, très rapide à réchauffer (1 minute au bain-marie, 30 secondes au micro-ondes, et c’est vrai, j’ai testé).
La gamme accompagne bien les étapes de la diversification : d’abord des gourdes souples proposant un seul fruit ou un seul légume, pour l’introduction des aliments un par un, puis des plats plus copieux et plus élaborés (à partir de 6, 8, 10, 12 et 15 mois). Le Tout Petit Magicien n’ayant que 7 mois, je n ‘ai pas testé toutes les gammes.

De plus en plus de magasins proposent les produits Good Goût — et s’il n’y en a pas près de chez vous, vous pouvez commander en ligne directement sur leur site.
Les plats complets sont à 3 euros, j’ai bien conscience que tous les parents ne peuvent pas payer ça.
Mais ça les vaut.
Du coup, je ne suis pas très motivée pour retourner cuire-vapeur et mixer… Merci Good Goût ?

(Promis, dans mon prochain post j'arrête de régresser et je parle théâtre ou peinture)

mardi 13 mai 2014

Pour Quelques Bento de Plus


Je m'amuse décidément bien avec les produits de CasaBento pour préparer les goûters du Petit Magicien.
Les avantages sont nombreux :
  • contrairement à ce que je pensais, ce n'est guère plus long que de préparer un goûter classique
  • les portions sont plus petites et plus variées, ce qui permet de concevoir des goûters (vaguement) équilibrés
  • c'est beau, et il est fier de ses goûters ! (et moi j'ai honte de devenir l'Horrible Maman que les autres détestent au parc…)
Le macaron (dans le panda) est idéal pour les bento box, je comprends pourquoi c'est un succès au Japon.

Une bento de Pâques avec poisson modelé en pâte d'amandes (à la main) et oeuf coloré pas à la main du tout (Migros)

mardi 6 mai 2014

Fêter Pâques

 Oui, je suis en retard en retard, pour ce post… C'est sans doute l'effet lapin blanc.


Je n’ai jamais oublié mes chasses aux œufs. En général, nous étions en vacances dans les Alpes à cette période, et c’était l’occasion d’y chasser les œufs dans la nature — ou le jardin de la maison que nous louions là-bas.

Cette année, nous avons fêté Pâques à Marseille, mais heureusement, un jardin était disponible pour que le Petit Magicien puisse partir en quête de ses œufs. Comme il est petit, nous avions mis en place une signalisation grâce aux très jolis panneaux à imprimer de Monkey Choo. On en trouve aussi de très beaux réalisés par Fanny Fleuraux pour RubanCollectif. Je les garde pour l’an prochain !
Nous avions aussi de grandes formes colorées à suspendre achetées chez Oxybul (mais qui semblent avoir disparu de la boutique en ligne).
 
Pour le gâteau, je me suis contentée du désormais fameux gâteau aux carottes Betty Bossi mais j’ai soigné la décoration : un régiment de carottes entourant un lapin blanc. Plus il y a de pâte d’amandes, plus le Petit Magicien est content…

J'ai également décidé de fabriquer mes propres chocolats, pour la première fois, et j'ai été stupéfaite ! C'est extrêmement facile. Le Petit Magicien et moi avons réussi sans problème et du premier coup de très beaux chocolats de Pâques à partir de ce moule Scrapcooking.

J’avais prévu une grande activités de décoration d’œufs et acheté tout le matériel chez Creavea, autour des œufs en plastique Artemio mais je n’ai pas du tout réussi à y intéresser le Petit Magicien. Je garde donc tout ça pour l’an prochain…

mardi 29 avril 2014

En Mai à Gex

Si vous êtes comme nous, parent et geek, rôliste frustré ou simplement amateur de fantasy, vous pouvez vous rendre aux Gobelimpiades, la cinquième édition du Festival de la Pomd'or à Gex (Espace Perdtemps) les 10 et 11 mai de 10h30 à 18h (plus le samedi soir si vos enfants sont moins jeunes que les nôtres).

Le programme est alléchant (pour quelqu'un comme moi en tout cas) : stand de maquillage ; fauconnier (samedi à 14h et à 15h30) ; initiation à l’escrime pour petits (4-5 ans), enfants (6-9 ans), ados (10-14 ans)… et adultes ; jeux pour tous ; ateliers créatifs (dont un atelier Pâte Fimo dès 8 ans) ; Trollball et Laser Game pour les plus grands, concours de costumes, spectacles (dont Il était une fois une marionnette dimanche à 16h30)…

Pour accompagner le Festival, le cinéma de Gex adapte sa programmation et projette Peter Pan (de Disney), Les Pirates !, et pour les plus grands Le Hobbit parties 1 et 2, pendant la semaine du 7 au 13 mai.
Allez télécharger leur programme de mai, car la Fête de la Nature sera aussi l'occasion de projections intéressantes pour les enfants dans la semaine du 21 au 27 mai : Minuscule et Mon voisin Totoro, dont j'ai déjà dit tout le bien que j'en pensais, sans la moindre originalité.

Enfin, puisque j'ai parlé d'Il était une fois une marionnette, et même si le théâtre Micromégas est à Ferney et contredit le titre de ce post, vous pouvez y voir Le Grand Oranger les 10 et11 mai (aussi à L'Esplanade du Lac de Divonne demain).

jeudi 3 avril 2014

Poissons d'Avril

J'ai réalisé la date bien tardivement. Trop tard pour monter un joli canular de blogueuse (le correcteur automatique me propose "blagueuse" avec une certaine pertinence) ou de maman.
D'ailleurs, si certains d'entre vous ont testé des canulars de Premier Avril adaptés à de très jeunes enfants, je suis intéressée, parce qu'avec mon Petit Magicien biclassé drama queen, je suis hésitante.
Poissons de Minus et Gadouille avant découpage
Bref, nous étions DÉJÀ le premier avril quand j'ai réalisé que je n'avais absolument rien préparé.
Heureusement, Cécile avait posté sur Minus et Gadouille de magnifiques poissons à découper et colorier. Comme le Petit Magicien était déjà à l'école, c'est moi qui me suis amusée à ce découpage-coloriage et j'ai apporté lesdits poissons à la sortie de l'école pour que nous les collions sur les dos de passage (le Dos de la Maîtresse, le Dos du Meilleur Ami...)

Inconvénient de si beaux poissons : le Petit Magicien ne voulait pas les laisser partir sur le dos des gens, il voulait les récupérer.

Bento Box avant ajout des fruits
Et la bento box du jour s'est vu agrémentée de quelques poissons. Comme je n'ai pas d'emporte-pièce en forme de poisson, j'ai dû découper à la main une forme pour le pain et les tranches de poulet. L’œil du poisson est dessiné au feutre alimentaire. La cup en forme de poisson vient de chez CasaBento, comme tout le reste.


samedi 29 mars 2014

Mère et Féministe ?


La question a agité le web féministe ces dernières semaines.
Les féministes ont-elles abandonné les mères ? Ou pour formuler les choses de façon moins dramatiques, ont-elles écarté les problématiques spécifiques de la maternité, les considérant comme irrelevant, comme hors-du-féminsme ?
Et donc, est-il possible d’être mère et féministe ?

Je ne dispose pas des outils théoriques pour proposer une réponse académique à la question. Pour cela, vous pouvez lire le très bon billet de Sophie Gourion et pour le point de vue sensé et intelligent d’une féministe sans enfants, celui d'Aezaria.
C’est un billet éminemment personnel que j’écris.

Et pour moi, évidemment, la réponse est oui. Je suis mère. Je suis féministe. Ces deux facettes de mon identité ne s’excluent pas, de même que je suis mère ET prof, que je suis geek ET féministe (ce qui pose d’autres problèmes, cf. par exemple Mar Lard).

Pourtant si la question s’est posée avec tant d’acuité c’est bien qu’elle pose problème, qu’elle ne peut être si vite balayée, même à la toute petite aune d’un individu (moi).

Je suis mère.

J’allaite mon deuxième enfant comme j’ai allaité mon premier. Voici qui aggrave mon cas : allaiter c’est bien donner place à une de ces fonctions primaires du corps-femme, du corps réduit à sa fonction nourricière. Pourtant j’ai choisi d’allaiter. Choisi donc cet usage de mon corps, comme le réclament les féministes. Ce choix m’a-t-il été imposé par la pression sociale pro-allaitement de ces dernières années ? Je n’en ai pas l’impression. J’aime allaiter, à titre personnel. Je ne fais pas de prosélytisme autour de moi. N’empêche que c’est un des éléments sensibles.
Pirouette : je peux, tout en allaitant, lire les tweets de @A_C_Husson (et je le fais). Je peux, tout en allaitant, écrire cet article (et je le fais). Mon cerveau ne bascule pas dans une zone de vache laitière. La compatibilité existe.

J’ai pris six mois de congé parental, pour mon deuxième comme pour mon premier enfant. Moi, et pas mon compagnon. Là encore, voilà qui aggrave mon cas. Bien sûr, je peux donner des raisons objectives, la première étant que mon compagnon est Suisse et travaille en Suisse et n’a donc pas droit à un tel congé. C’est parfaitement exact. Mais c’est peut-être un peu facile. S’il y avait droit, l’aurait-il pris à ma place, ce congé ? Sans doute pas, pour des raisons financières souvent évoquées, et à juste titre, par les féministes : son salaire est plus élevé que le mien. Dans notre cas très marginal, c’est à nouveau parce qu’il a un salaire suisse, et moi pas.
Mais évacuons ces questions et creusons : pourquoi l’ai-je pris, ce congé ?
Pour allaiter. (Oui, je sais, on peut allaiter et travailler. Mais en tant que prof de lycée, ça ne me paraissait pas très praticable. Je suis petite joueuse.)
Pour reprendre mes marques après l’accouchement. L’image de la femme qui, le lendemain de ses couches, reprend toutes ses activités habituelles est belle mais irréaliste. Il y a d’abord, dans mon cas, la cicatrice de césarienne. Mes césariennes se sont très bien passées et j’ai récupéré sans problème. N’empêche qu’il faut plusieurs semaines pour cesser d’avoir mal chaque fois que l’on marche plus de cinq ou dix minutes. Puis il y a les premiers mois de vie avec un bébé. L’affirmation qui va suivre est parfaitement inutile, j’en ai conscience. Soit vous avez des enfants, et vous le savez bien. Soit vous n’en avez pas, et vous ne le croirez pas vraiment (je ne le croyais pas non plus, il y a un peu plus de trois ans et demi). Je l’écris quand même : s’occuper d’un bébé, c’est la chose la plus difficile que j’aie faite de ma vie.
Pour construire une relation dans le calme. Ou un calme relatif, disons, puisque j’ai un premier enfant. Quand je travaille, je suis stressée, je cours sans cesse, je n’ai le temps de rien. Je n’ai pas envie de découvrir mon enfant dans ces conditions.

Au-delà de ce choix, il y a un vrai problème qui n’est pas sans rapport avec les questionnements féministes : le mythe de la wonder woman qui jongle sans problème avec ses identités professionnelles, personnelles et familiales, qui est à la fois une [insérez le nom de votre métier] parfaite, une compagne parfaite, une mère parfaite. Scoop : c’est impossible. Les journées ne comptent que 24 heures, sur lesquelles vous devez dormir au moins un peu (si si). Je n’ai trouvé qu’une parade, imparfaite, à cette impossibilité : segmenter ces identités dans le temps. Prendre six mois pour être mère, avant de retrouver mon identité de professeur. 


Et croyez-moi, si je pouvais prendre aussi des « congés de maman » de temps en temps, je le ferai. Je le fais, d’ailleurs. Ça s’appelle : « confier votre enfant une semaine à ses grands-parents ».

D’accord, diront d’autres féministes, mais cela ne règle pas le problème. Pourquoi n’y a-t-il pas un mythe équivalent pour Wonder Papa ? J’ai l’impression qu’il apparaît, ce mythe, et que les pères culpabilisent de plus en plus, au même titre que les mères, quand leur profession les empêche d’être assez présents auprès de leur enfant.
Le problème de la parentalité est peut-être en train de dépasser les frontières de genre, problème du rythme de nos vies en général.

Mais voilà.
Je suis mère. Mère puissance 2, modèle aggravé. J’allaite, je suis en congé parental, je siège au conseil d’école et au comité Rythmes Scolaires, j’organise des fêtes à thèmes pour mon aîné, je me suis mise aux bento box,  je tiens même un blog de maman, c’est dire.
Et pourtant. Je suis allée à deux réunions de campagne des municipales avec un bébé en écharpe. Pendant mon premier congé, j’ai suivi un atelier d’écriture. Pendant mon deuxième, un MOOC. Toujours pendant mon congé, je prépare un projet pour la prochaine rentrée autour de l’égalité fille-garçon au lycée. Plus lointainement, un numéro de revue que je codirige. Et un serious game.
Je n’arrête pas d’être prof, même pendant ce congé (on n’arrête jamais vraiment). Pas plus que je n’arrête d’être féministe en étant mère.
Et il y en a des milliers comme moi.

Franchissons encore un pas : ces deux identités ne se bornent pas à coexister (plus ou moins) pacifiquement. Elles s’ajoutent. Elles s’enrichissent mutuellement.
Depuis que je suis mère, je suis sensible à d’autres aspects du féminisme, et en particulier tout ce qui touche à la petite enfance : jouets genrés, albums pour enfants…
Je hurle devant les catalogues et dans les magasins. Je fouille pour trouver des albums, livres et magazines pour enfants qui ne sombrent pas dans les stéréotypes. Je suis vigilante quant à mon propre langage, et aux histoires que je raconte à mon aîné.
Si le féminisme ignore les mères, il fait une énorme erreur.
Ce sont les mères aussi qui peuvent changer les choses, au plus près, au plus jeune, pour que les petites filles sachent qu’elles peuvent devenir autre chose que princesse, par exemple Astrophysicienne, Agent Secret,Héroïne de leurs propres vies. Pour que les petits garçons puissent jouer avec autre chose qu’un pistolet, tant qu’à faire, et grandissent en respectant les filles comme de vraies égales, pas des nunuches à snober ou sauver.

Proclamation. Les mères doivent être au premier rang du féminisme.

Et une dernière pirouette : ma mère est une féministe. Si c’est une révolution, elle est permanente, sans cesse recommencée.

(crosspost sur mon blog personnel, c'est la moindre des choses)